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[Traduit par Elizabeth Morcel, Kreiz ar Mor Maine Coons]. Relecture : Pascal Ramassamy, Docteur Vétérinaire
Par Sheila L Curtis, Chatterie Indys, & Lucinda King BA (Hons), Chatterie Handaros. 17 Janvier 2007. En général les chats ont dix-huit doigts, 5 sur chaque patte avant et 4 sur les pattes arrière. Les chats polydactyles (aussi nommés hyperdactyles) ont des doigts supplémentaires. La polydactylie se définit comme la présence de doigts plus nombreux que la normale. Ce nom provient des mots grecs 'poly', qui signifie 'nombreux' et 'dactyle', qui veut dire 'doigt'. Des cas de polydactylie sont déjà mentionnés dans les écrits de Darwin, elle n'aurait donc rien d'extraordinaire. Selon le vétérinaire Arnold Plotnick, la première constatation scientifique de polydactylie chez le chat date de 1868. [1] Cependant, Darwin en parle dans les années 1850 : "J'ai entendu parler de plusieurs familles de chats à six doigts, dans l'une d'elles cette particularité est transmise depuis au moins trois générations." [2] La polydactylie existe chez plusieurs espèces d'animaux : les humains, les chats, les chiens, les cochons d'Inde et les gallinacés. Il est important de noter que chaque espèce a ses propres caractéristiques et différents modes de transmission. La polydactylie chez le chat est très similaire à celle constatée chez les oiseaux, à l'exception de la position antagoniste d'une des doigts observée chez ces derniers. (Danforth 1947) "Le caractère polydactyle est vraisemblablement apparu comme une mutation spontanée, et un chaton polydactyle issu de deux parents à doigts normaux peut constituer la manifestation d'une nouvelle mutation". [3] Deux races spécifiques peuvent prétendre à une référence historique à la polydactylie : le Pixie Bob, qui a été fondé sur un chat polydactyle, et le Maine Coon. On a dit que cette caractéristique touchait autrefois 40% des représentants de la race, mais il n'existe aucune donnée qui corrobore ces chiffres. Des mentions de la polydactylie chez le Maine Coon remontent à 1876, date d'une peinture décrivant cette caractéristique découverte par un membre du MCBFA. [4] Depuis quelques années il semble que le nombre d'éleveurs travaillant avec le caractère polydactyle augmente et MCPI, une organisation internationale, a été constituée pour promouvoir et protéger cette caractéristique chez le Maine Coon. Les embryologistes reconnaissent deux sortes de polydactylie : préaxiale et postaxiale. Pour les différencier, on peut se rappeler que préaxial signifie à l'intérieur de la patte (ou pour un humain, du côté du pouce) et postaxial sur le bord externe (ou du côté de l'auriculaire chez l'humain). La forme postaxiale est rare et dans ce cas il est peu probable que les doigts supplémentaires soient totalement formés, alors que ceux situés du côté préaxial sont toujours complètement formés. Robinson [5] indique que le gène polydactyle est noté Pd. Sis & Getty (1968) [6] rapportent que la caractéristique se transmet sur un mode autosomique dominant, dont l'effet probable est l'induction de modifications de la partie préaxiale (c'est-à-dire médiane) du membre en causant un excès de croissance dans cette région. Jezyk continue en déclarant : ""Cet état n'a aucune signification clinique apparente, hormis une propension accrue à un dommage traumatique aux doigts partiellement surnuméraires". Cependant, "La polydactylie est aussi un marqueur de syndromes plus sérieux". (PF Jezyk [7]) La polydactylie accompagnant parfois d'autres gènes et désordres indésirables, cela ajoute à une certaine confusion. Par exemple, certains auteurs considèrent qu'il y a plusieurs formes du gène PD et y incluent d'autres dysostoses, comme la syndactylie, un gène à expression variable noté Sp qui cause le 'pied fendu'. Il existe d'autres formes de polydactylie causées par des facteurs environnementaux (c'est-à-dire la pollution), ou des désordres génétiques rares comme le syndrome d'Ellis-van Creveld. Elles sont en général accompagnées d'autres symptômes et c'est un tout autre sujet, qui n'a rien à voir avec le gène Pd (voir l'l'appendice pour plus amples explications). Selon les généticiens et la Présidente du Comité Génétique de la TICA, le Dr Solveig Pflueger "la plupart des chats polydactyles... présente une forme de polydactylie préaxiale avec le(s) doigt(s) supplémentaires sur le côté du doigt numéro 1 de la patte... " Le gène Pd cause la forme totalement inoffensive de polydactylie. Etude cliniqueL'un des problèmes pour l'étude de la polydactylie féline est le manque général de recherche scientifique et le fait qu'une grande partie de la littérature ne repose pas sur un support scientifique fiable et n'est donc pas corroborée. Il y a très peu d'études scientifiques sur le polydactylisme et celles qui ont été entreprises sont anciennes. Cependant, elles valent la peine d'être passées en revue, en gardant à l'esprit qu'à notre connaissance les chats étudiés étaient des chats de maison à poil court et à poil long et non des chats à pedigree. Les auteurs n'ont réussi à trouver que trois études scientifiques consacrées à la polydactylie chez les félins : "L'hérédité du polydactylisme" par Ch. Danforth (1947) [8], "La morphologie de la patte chez les chats polydactyles" par Ch. Danforth (1947) [9] et "Anatomie du polydactylisme chez les chats et observations sur l'hérédité" par Chapman & Zeiner (1961) [10]. Pour faciliter la lecture, "L'hérédité du polydactylisme" de Danforth sera noté Danforth 1 et "La morphologie de la patte chez les chats polydactyles" de Danforth, Danforth 2. Pour ses recherches, Danforth définit la normalité comme : "l''état de la majorité des chats ordinaires." Mis à part une chatte qui a produit, lors de portées différentes, deux chatons avec une hernie et un atteint d'ataxie, aucune autre anormalité n'a été notée dans les combinaisons d'accouplements, dans aucune des études scientifiques consultées. C'est assez remarquable compte tenu du degré de consanguinité concerné. Une étude génétique et une explication complémentaire complexes sont nécessaires pour comprendre parfaitement l'expressivité du gène Pd. Le Dr Lyons, à UC Davies, demande actuellement des échantillons d'ADN de Maine Coons polydactyles, afin d'aider à identifier la présence du gène Pd. Dans la plupart des cas, la présence de ce gène PD est assez évidente. Cependant, toute information scientifique supplémentaire peut permettre une meilleure compréhension. HéréditéChez la souris, on a trouvé que la polydactylie est causée par une mutation du gène Gli3 et c'est de ce gène que l'on pense qu'il est associé à la polydactylie préaxiale. La mutation cause une répression du gène Shh gene (ou Sonic Hedgehog). On n'a pas encore découvert si c'est également vrai pour le chat. Chez les humains, la polydactylie récessive est possible, cependant Danforth et Chapman excluent cette possibilité chez le chat et prouvent dans leurs recherches que la forme de polydactylie du chat est un simple gène dominant à pénétrance incomplète et à expressivité variable. ![]() Image 1. Danforth, taille moyenne de portée. Dans sa première étude, Danforth a examiné l'hérédité de la polydactylie et utilisé des données contrôlées et non contrôlées à partir d'un mâle et d'une femelle qui vivaient à 85 miles de distance. En outre, il s'est servi de données provenant de chats appartenant à des amis. En tout, Danforth a élevé 234 chatons en 55 portées, soit une moyenne de 4,24 chatons par portée, réalisant des accouplements poly x poly, poly x non-poly et non-poly x non-poly. Le pourcentage le plus fort d'expressivité (28%) s'est avéré 6, 6, 5, 5 (c'est-à-dire 6 doigts à la patte avant droite, 6 à la patte avant gauche, 5 aux pattes arrière gauche et droite) bien que nous ne sachions pas quelle combinaison d'accouplements a causé ces expressions du gène. Il n'a sexé que 100 chatons à la naissance, 52 étant des mâles et 48 des femelles et n'a malheureusement pas pu sexer les 134 chatons restants. Danforth a analysé les pattes de 97 chats polydactyles et découvert 25 expressions différentes de la polydactylie (Voir tableau 1) [8] L'expression variait d'un seul doigt supplémentaire sur une patte avant (5, 6, 4, 4) à deux sur les pattes avant et sur la patte arrière droite et une sur la gauche (7, 7, 6, 5). Malheureusement, il ne corrèle pas le nombre de doigts à la polydactylie des parents, si bien que nous ne savons pas d'après cette étude si le nombre de doigts des deux parents affecte ou non le nombre de doigts de leur descendance. Cependant, il suggère qu'il "y a peu de corrélation entre les degrés d'expression et la descendance". Danforth conclut : "Les preuves accumulées à ce jour indiquent que, chez le chat, la polydactylie est conditionnée par un seul gène dominant, dont l'effet principal probable est d'induire certains changements dans la partie pré-axiale du bourgeon du membre, causant un excès de développement dans cette région. Des doigts supplémentaires plus grands se développent à partir de ces tissus en excès, aucun d'eux n'ayant en lui-même une individualité génétique. Le caractère n'est pas en relation avec le sexe et on n'a trouvé aucune preuve que ce gène soit létal quand il est homozygote." Il semble que la polydactylie soit un simple caractère autosomal dominant à expression variable, et un chat a seulement besoin d'une copie de ce gène pour l'exprimer. Cependant, Danforth a trouvé que même si on fait des mariages poly x poly, seulement 76,23% de la descendance expriment ce caractère à un certain degré. Si on marie des polys et des non polys, presque un tiers de la descendance est polydactyle. Danforth a conjecturé à partir de ses résultats que seulement trois des chats utilisés étaient homozygotes pour ce caractère, et en conséquence même lorsqu'ils étaient accouplés à des non-poly, 100% de la descendance était polydactyle. La seule manière de savoir si le chat est homozygote ou non pour le caractère est l'accouplement test, bien que les chances d'homozygotie augmentent probablement lorsque la descendance est issue de deux parents polydactyles. Le chat hétérozygote porte le gène Pd et le pd ; en conséquence chez ces chats le caractère ne peut être fixé et c'est vrai même lorsque l'on accouple deux chats polydactyles en partant du principe qu'ils sont tous deux hétérozygotes. (Plotnick [1].) Morphologie![]() Image 2. (Image sous copyright reproduite de La seconde étude de Danforth concerne la morphologie du chat polydactyle. [9] [9] Cette étude examine les changements embryologiques qui se produisent in utero. Les données ont été collectées sur 150 chats, sous forme de matière embryonnaire et de pattes. Tous les cas étudiés étaient de forme préaxiale. Il a noté que la polydactylie pouvait être détectée à partir du vingtième jour de vie intra-utérine, et qu'elle est marquée par un développement excessif des "bords céphaliques céphaliques des bourgeons du membre antérieur." Au cours des stades ultérieurs du développement intra-utérin, les matériaux en excès se transforment en doigt(s) supplémentaire(s). La formation des doigts supplémentaires inclut les mêmes veines, muscles, os etc. que celle des autres doigts, à l'exception du sésamoïde radial, qui le dit Danforth, est "rarement présent, s'il l'est" chez les chats polydactyles. Il est intéressant que ce soit le sésamoïde radial qui est responsable du pouce opposable chez le Panda. (Salesa et al 1995). L'affirmation de Danforth suivante a causé souci aux auteurs "Mais quand il y a 6 métatarses, tous les carpes sauf le pisiforme peuvent être affectés dans une certaine mesure, l'atteinte étant principalement un aplatissement du poignet et un léger déplacement des os sur le bord ulnaire et des changements mineurs en résultant sur leurs surfaces articulaires. Dans de tels cas, le triquétral et l'hamatum peuvent être tournés vers l'ulna, et l'os capitatum peut être de taille réduite." Cependant, selon le radiologue (secteur diagnostic) Kevin King SoR, CoR, CoR, IRR, il est possible que ces changements se produisent pour permettre à la patte une pleine fonctionnalité. Bien que n'étant pas vétérinaire, il suggère que la radiographie des pattes est un bon moyen de s'assurer du fait que la rotation possible n'est pas trop importante. Bien que, selon Solveig Pflueger, ce ne soit un problème qu'en cas de présence d'un pouce à trois phalanges (voir ci-dessous). Danforth va même plus loin en disant : "La seule différence entre des spécimens potentiellement polydactyles et des spécimens normaux est la quantité de tissu indifférencié à la marge pré-axiale du membre". Chapman et Zeiner ont aussi étudié les chats polydactyles, observant trente-et-un chats et notant huit expressions et trois variations des pattes avant et cinq des pattes arrière. Ils ont disséqué les pattes avant et arrière d'un chat de chaque type pour en étudier l'anatomie. Contrairement au travail de Danforth, ils notent l'existence du sésamoïde radial. Ceci suggère que la forme de polydactylie observée diffère de celle de Danforth. Cependant, en accord avec les observations de Danforth, ils ont observé que le phénotype du père ne se reproduisait pas à l'identique. Ceci appuie la théorie que la polydactylie est un gène à dominance incomplète et expressivité variable. Rien de remarquable n'est noté dans le document et les conclusions concernant la morphologie sont semblables à celles de Danforth. Il en ressort essentiellement que chaque doigt supplémentaire est correctement formé et que la formation anatomique est complète. Par exemple, Chapman & Zeiner, "Dans tous les cas les pattes possédaient une capacité fonctionnelle et des réactions sensorielles normales... la ramification des nerfs terminaux correspond à la duplication des doigts... là oł les doigts étaient dupliqués les coussinets de phalange existaient, on a parfois trouvé une paume supplémentaire ou des coussinets uniques." Ceci est confirmé par les observations de Sis & Getty. Expressivité
La polydactylie présente une expressivité variable. Danforth suggère une symétrie mais seulement très secondaire. Comme nous l'avons dit, les chats ont la forme préaxiale de polydactylie, cela signifie que les doigts supplémentaires sont produits du côté du doigt numéro un de la patte. Les doigts supplémentaires peuvent prendre la forme de doigts ou d'ergots vides supplémentaires. (Voir image 3). Comme ce caractère a une expressivité variable, on peut avoir une configuration différente pour chacune des quatre pattes. Cependant, Chapman & Zeiner ont fait l'observation suivante: "Il a été établi (trouvé ?) que, bien qu'on puisse décrire plusieurs types de polydactylisme, une duplication était commune à tous les types. Elle impliquait le squelette, la musculature et l'innervation du second doigt et était le type présent chez le male père de toutes les portées". Ils continuent et notent : "On a effectué des croisements en utilisant un mâle polydactyle, deux femelles de différents types polydactyles et une femelle normale. Le schéma de base du mâle a persisté chez toute la descendance polydactyle, mais des variables additionnelles s'y sont ajoutées. Il est devenu évident que la polydactylie n'est pas causée par un gène récessif chez le chat. Bien que la dominance simple permette d'expliquer le caractère général, il faut une explication génétique plus complexe pour prendre en compte les différentes variantes de la polydactylie". ![]() Image 3. (Image sous copyright reproduite de 1. Pattes avant. Le texte suivant illustre les structures communément observées par Danforth. ![]() Image 4. (Image sous copyright reproduite de L'image 4 [11] montre les radiographies fournies par Danforth dans son étude. Le type A n'est pas polydactyle, tous les autres le sont. Ces radiographies comme celles des pattes arrière sont de bons exemples de l'expressivité variable. Il est intéressant de noter que B et C proviennent du même animal, ce qui matérialise la preuve que la polydactylie a une expression variable. L'exemple C est la forme la plus fréquemment trouvée chez les Maine Coons et les Pixie Bobs polydactyles, souvent nommée patte en moufle. Chaque doigt supplémentaire a aussi son propre coussin terminal (bout du doigt), et en général des coussinets palmaires et plantaires (de paume) supplémentaires. ![]() Image 5. Chaton polydactyle présentant la patte en moufle. Il semble qu'il y ait deux types d'apparence physique chez les chats polydactyles. L'une est connue sous le nom de patte en moufle et l'autre sous celui de patte en hamburger ou raquette. Danforth & Chapman on observé des exemples des deux dans leurs études. Le Pixie Bob et le Maine Coon présentent en général la patte en moufle. Afin d'illustrer la différence, les deux chatons des images 5 et 6 ont des doigts supplémentaires sur la partie médiale de la patte, cependant cependant l'un est un exemple de la patte en moufle plus commune et l'autre de la patte en raquette, plus rare. ![]() Image 6. Chaton polydactyle présentant la patte en hamburger. 2. Pattes arrière. C.H. Danforth déclare : "L'état n'a jamais été observée aux pattes arrière, sauf s'il était aussi présent aux pattes avant." Un polydactyle aux pattes arrière "doit" donc avoir des doigts supplémentaires quelque part aux pattes avant, même si cela se présente comme un minuscule noeud, presqu'invisible. C'est là que la radiographie de la patte est un outil précieux. Selon Chaman, il peut exister de petites projections tégumentaires que l'on peut facilement ne pas voir. Cela peut expliquer des cas d'observations d'éleveurs dans lesquels le caractère polydactyle n'apparaît qu'aux pattes arrière. ![]() Image 7. (Image sous copyright reproduite de Dans son étude La Morphologie de la patte chez le chat polydactyle Danforth note de façon intéressante que, dans le cas d'une patte arrière à 6 doigts, elle apparaît généralement plus symétrique que dans celui d'une patte avant à 6 ou 7 doigts. Au cours de son étude, il n'a pas non plus rencontré de cas oł il y avait plus de 6 doigts à la patte arrière. Il note aussi : "Le développement précoce des membres inférieurs ralentit quelque peu celui des antérieurs, mais les processus sont en gros identiques". Les radiographies des pattes arrière prises par Danforth sur l'image 7 ci-dessous illustrent de gauche à droite une patte arrière non poly, une patte présentant un petit ergot (voir à droite des métatarses), une patte arrière avec un doigt supplémentaire et une patte avec deux doigts supplémentaires. Les images 8 et 9 permettent la comparaison et l'illustration du squelette de la patte non polydactyle et de la polydactyle. Ces images sont reproduites de l'article de Sis et Getty et la patte polydactyle observée est clairement de type préaxial. Ils notent qu'ils ont observé cette structure uniquement chez le chat. ![]() Image 8. ![]() Image 9. Chapman and Zeiner concluent, "Bien que la dominance simple permette d'expliquer la caractéristique globale, une explication génétique plus complexe est nécessaire pour prendre en compte les différentes variétés de polydactylie." Déformations radiales![]() Image 10. Agénésie radiale préaxiale intercalaire Dans les années 90, un éleveur des Etats-Unis élevait des chats avec des chats tellement déformés que leurs pattes étaient tordues au point de les rendre handicapés. L'éleveur n'élevait pas particulièrement pour le caractère polydactyle mais pour obtenir un chat qui "serait moins susceptible de s'en aller et devenir sauvage". Ces chats ont été communément nommés "twisty cats" (chats tordus, ndt) et il semble que ce soit une forme sévère d'agénésie radiale qui soit en jeu. L'agénésie est une anomalie du développement caractérisée par l'absence de tout ou partie de la moitié distale du membre. Cet état est également référencé comme hypoplasie/aplasie bien que ce soit plus habituellement chez les humains. (Hypoplasie radiale signifie simplement un sous-développement du radius et aplasie l'absence du radius, et cela peut exister à des degrés variés allant d'un raccourcissement mineur du radius à un radius absent). L'anormalité cause de ces états est différente du gène polydactyle et on pense qu'elle provient d'un "'manque d'interaction entre AER (apical ectodermal ridge : bourgeon ectodermique, ndt) et mésoderme pendant la croissance du membre." (Towle & Breur, 2004). [11] Selon Tole & Breur, la forme d'agénésie la plus fréquente chez le chat est l'agénésie radiale préaxiale longitudinale intercalaire. (2004) Ils notent plus loin que "'l'agénésie radiale chez les Siamois et les chats domestiques à poil court est peut être une caractéristique héréditaire, mais on n'en a aucun indice chez les chiens." Cependant Jezyck soutient que "sans aucune indication pour étayer l'affirmation, la nature héréditaire de ces anomalies est douteuse." Dans son article, "La polydactylie et les caractères associés", Solveig Pflueger [12] [12] traite d'une forme de polydactylie qui se manifeste par un pouce à trois phalanges (ou simplement un pouce à trois os). Ce type donne une apparence proche de celle du doigt humain. C'est cette variété qu'elle considère comme responsable du radius défectueux lié au Twisty cat. Pflueger a une expérience personnelle de chats à trois phalanges engendrant une descendance avec des dysostoses radiales. Elle recommande donc que les chats au pouce à trois phalanges soient écartés de la reproduction (ne soient pas utilisés comme chats de fondation). Cependant, on ne peut affirmer que la polydactylie féline est liée ou non à des défauts du radius car rien dans la recherche scientifique à ce jour ne permet de confirmer. Le fait que ces chats aient produit des dysostoses radiales est peut être une simple coïncidence plutôt qu'un lien génétique, notamment parce que ces défauts sont présents chez le chat non-polydactyle.
L'incidence des dysostoses radiales est rare (Winterbrotham et al., 1985 [13], Towle & Breur, 2004). Une étude menée par King (2004) [14] le confirmer. King a dirigé une analyse grossière des pedigrees de Maine Coons britanniques trouvés sur les sites des éleveurs. Cette étude a montré que 63% des éleveurs britanniques possédaient au moins une femelle qui, bien que n'étant pas polydactyle, a des chats polydactyles dans les 5 premières générations de leur pedigree. Si déformations radiales et polydactylie étaient liées, nous constaterions une incidence plus forte du phénomène. Elevage et experiences d'éleveursIl y a sur Internet des articles qui suggèrent que l'on ne devrait pas faire de croisements poly x poly, mais nous n'avons pu trouver aucune preuve scientifique pour étayer cette affirmation. Cependant, en l'état actuel des connaissances, il est sans doute pertinent de n'effectuer que des mariages poly x non poly afin de dépister le gène responsable. Ainsi, si un problème se pose, on sait dans quelle lignée il s'est produit. En outre, Danforth & Chapman ont tous deux effectué des croisements poly x poly pour leur étude et n'ont fait état d'aucun problème. Le gène s'est toujours avéré à expression variable, même dans le cas de ces croisements et en mariant des chats apparentés. Comme discuté ci-dessus, il est vital que les éleveurs n'introduisent involontairement aucune déformation radiale en amenant de nouveaux courants de sang dans le pool génétique. Les éleveurs de fondation doivent être prudents pour la sélection des chats, en particulier ceux à doigt numéro un à trois phalanges. Il serait pertinent de radiographier les chats polydactyles dont l'histoire n'est pas connue. Il serait aussi sage de radiographier tous les chatons non poly issus d'une portée de poly qui doivent être vendus comme reproducteurs. A ce jour, la seule race polydactyle acceptée en exposition est le Pixie Bob. [15] Le Comité de Génétique de la TICA a estimé le gène inoffensif, la Présidente du Comité, Solveig Pflueger, généticienne, ayant elle-même élevé des polydactyles. S'il y avait eu des indices montrant que ce gène est nocif, il n'aurait pas passé les tests rigoureux exigés pour la reconnaissance de la race. Dans les années 1990, la TICA a accepté les Pixie Bob, certain d'entre eux étant polydactyles. Pour faire reconnaître une nouvelle race ou une nouvelle caractéristique par la TICA, il faut soumettre un rapport complet au Comité de Génétique. Ces rapports sont examinés sérieusement et discutés. Le Comité de Génétique a autorisé les polydactyles dans le standard du Pixie Bob, qui dit : "Pieds : longs et larges, presque ronds avec de grosses articulations et des doigts charnus. La polydactylie est autorisée, sept doigts au maximum. La patte et le poignet doivent être droits vus de face. Tous les doigts doivent reposer sur le sol et dirigés vers l'avant. Le pied doit paraître sain." ![]() Image 11.
D'après des discussions avec des éleveurs de Maine Coons polydactyles, il semble qu'il y ait plus d'un type de pied. L'un, qui ressemble à la patte humaine et est appelé la patte en moufle ou raquette par les éleveurs, et l'autre qui est plutôt une combinaison d'orteils et a souvent un ergot absent (voir ci-dessus). Les deux types sont élevés sans problème connus. Le chaton ci-dessous à droite n'a pas d'ergot mais sa mère en a, et ni la mère ni le chaton ne possèdent de doigt numéro un à trois phalanges et, selon Pflueger, doivent être sains pour l'élevage, si l'éleveur le souhaite. Cela dit, il est sans doute pertinent de radiographier cette patte, car les déformations radiales s'expriment de manières différentes. ConclusionsIl semble que le lien entre la polydactylie et les dysostoses radiales soit apparu suite à la publicité faite autour de l'élevage des soit-disant "twisty cats". Aucune donnée scientifique ne corrobore un tel lien direct et il semble que cela soit pure coïncidence que les chats utilisés dans ce cas aient été polydactyles. Dans leur article Les dysostoses du squelette appendiculaire (2004) Towle et Breur remarquent que "les dysostoses telles que la polydactylie ont uniquement des conséquences esthétiques qui peuvent nuire à la compétitivité en exposition". Ils continuent en examinant le dilemme éthique auquel doit faire face un vétérinaire si un client lui demande l'ablation du (des) doigt(s) surnuméraire(s) afin que le chat puisse concourir en exposition sans risquer la disqualification. Ce type de chirurgie est considéré comme chirurgie esthétique par l'American Véterinary Medical Association et contraire à l'éthique en tant que telle. On peut conclure de l'étude scientifique que le gène Pd cause de la polydactylie est un caractère dominant à expression variable inoffensif. Comme on le sait à expression variable, la descendance peut ne pas présenter la même configuration de patte ou de doigt que son(ses) parent(s) polydactyle(s) et chaque chaton polydactyle de la portée peut présenter une configuration différente. En règle générale, "'La polydactylie n'a aucune importance clinique". (Towle & Breur) Cependant, il est fortement recommandé de couper régulièrement les ongles. Tous les os, nerfs, muscles sont bien assujettis au doigt supplémentaire et rien d'extraordinaire n'a été découvert par la recherche scientifique. Appendice
Ataxie ~ Vacillements. Incoordination et instabilité dues à l'incapacité du cerveau à contrôler la position du corps et la force et la direction des mouvements des membres. Bibliographie[1] Plotnick A. "Polydactylism (Extra Toes)".[2] Darwin C. "The Variation of Animals and Plants Under Domestication". [3] Commings K. "A Little Bit Extra". Catwatch February 2006 Vol 10, No 2. [4] MCBFA Scratch Sheet, Winter 1970. [5] Robinson R (2005). 4th Edition "Genetics for Cat Breeders and Veterinarians". Oxford, Butterworth/Heinemann. [6] Sis RF & Getty R. (1968). "Polydactylism in Cats". Journal of Small Animal Clinicians. [7] Jezyk PF. "Constitutional Disorders of the Skeleton in Dogs and Cats". [8] Danforth, C.H. (1947). "Heredity of polydactyly in the cat". Journal of Heredity 38: 107-112. [9] Danforth, C.H. (1947). "Morphology of the feet in polydactyly cats". American Journal of Anatomy 80: 143-171 [10] Chapman, V.A. & Zeiner, F.N. (1961). "The anatomy of polydactylism in cats with observations on genetic control". Anatomical Record 141: 205-217. [11] Towle Heather A.M. DVM & Breur Gert. J. DVM PhD, DACVS "Dysostoses of the Canine and Feline Appendicular Skeleton". Vet Med Today JAVMA Vol 225, No. 11, December 1, 2004, 1685-1692. [12] Pflueger S. (1998). "Polydactyly and Related Traits". Cat Fanciers Journal, Fall 1998, 5-6. [13] Winterbrotham EJ et al. (1985). "Radial Agenesis in a Cat". Journal of Small Animal Practice, 393-398. [14] King L. (2004). "So What Happened to the Maine Coon Polydactyl?". Maine Attraction, Issue 7, 2-4. [15] The MCBFA voted in a Maine Coon Polydactyl Standard in 1970, which reads thus: "The Maine Coon Polydactyl Cat should conform to the Standard of the Maine Coon Cat, with the exception that multiple toes are allowed on either fore or hind paws, or both".
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